Site icon Fast & Fresh – Recherche Utilisateur, Stratégie, UX

Afnic : le partenaire stratégique de la transformation numérique des TPE, PME et grands comptes

AFNIC Transformation numérique Fast & Fresh

AFNIC Transformation numérique Fast & Fresh

Olivier : bonjour Pascal, tu es le responsable communautés numériques de l’Afnic, l’Association française pour le nommage internet en coopération. Nous travaillons ensemble depuis déjà un certain temps. Fast & Fresh a en effet réalisé plusieurs études pour vous dont « 8 astuces pour bien choisir son nom de domaine » et « La mémorisation auditive des noms de domaine« . Cet article fait suite aux questions de nos clients mais aussi de nos élèves qui nous demandent régulièrement qui est l’Afnic et pourquoi on a souvent coutume de dire que vous êtes la « racine » de l’internet français. Est-ce que tu voudrais bien nous expliquer ce que cela signifie, quelles sont vos missions et quels sont les chantiers stratégiques que vous menez pour les TPE, les PME et les grands comptes français ?

Pascal : Bonjour Olivier. L’Afnic est une association à but non lucratif créée par l’INRIA en 1997. Nous sommes l’office d’enregistrement délégué par l’État pour la gestion des noms de domaine en .fr. Nous gérons aussi les extensions ultramarines .re (Ile de la Réunion), .pm (Saint-Pierre et Miquelon), .tf (Terres australes et antarctiques françaises), .wf (Wallis et Futuna) et .yt (Mayotte) et sommes l’opérateur technique de collectivités et institutions ayant choisi d’avoir leur propre extension comme .bzh, .paris, .leclerc etc.

Olivier : pourquoi dit-on de vous que vous êtes la « racine de l’internet français » ?

Pascal : Imaginons que tu veuilles visiter un site, « fastandfresh.fr » par exemple, dans ton navigateur internet (Safari, Firefox, Chrome…) tu vas taper « fastandfresh.fr » dans la barre d’adresse puis valider. De ton point de vue, la procédure est extrêmement simple : tu tapes l’adresse du site et le site s’affiche quasi instantanément. Les choses se passent tellement vite que ça ressemble à un tour de magie. Mais en réalité, ton navigateur a réalisé un grand nombre d’opérations en sous-main pour pouvoir afficher la page que tu veux visiter : en fait, quand tu presses « entrée » pour lancer la visite, ton système d’exploitation commence par contacter un résolveur DNS. Le serveur DNS, c’est un annuaire. On pourrait le voir comme une sorte d’opératrice des renseignements téléphoniques : ton navigateur lui dit « je veux téléphoner à « fastandfresh.fr » et le serveur DNS répond « voilà le numéro de la personne à contacter ». En clair, quand ton navigateur explique qu’il cherche à contacter « fastandfresh.fr », le serveur DNS cherche dans ses « pages jaunes » et retrouve le numéro du poste téléphonique à appeler : il donne à ton navigateur internet l’adresse IP du serveur web qui héberge le site. Or, le serveur DNS lit les adresses web que tu tapes à l’envers : par exemple, au lieu de lire « fastandfresh . fr », le serveur DNS lit en premier « .fr » puis « fastandfresh ». Lire l’extension .fr en premier permet au serveur DNS de savoir que le site que tu veux visiter est en France. Dès lors le serveur DNS passe la main à l’Afnic. C’est un peu comme si l’opératrice des renseignements mondiaux, quand elle s’aperçoit que le numéro à contacter est en France, passait la main à l’opératrice des renseignements en France pour faire aboutir ton appel. C’est en ça que nous sommes le « point d’entrée » pour la France.

Les demoiselles du téléphone

Olivier : cela va avec beaucoup de responsabilités j’imagine ?

Pascal : nous devons effectivement assurer plusieurs missions cruciales à la bonne marche du service.

Olivier : tu me disais que l’Afnic avait également des missions dépassant la simple gestion des noms de domaines.

Pascal : en effet, l’Afnic a décidé d’ouvrir son champ de compétences à des missions plus larges de services public.

Avec l’augmentation des paiements mobiles, comment les SDF vont-ils faire la manche ?

Olivier : vous avez également un rôle stratégique majeur auprès des TPE / PME. Tu peux m’en dire davantage ?

Pascal : nous posons un constat simple à l’Afnic, 1 million de TPE-PME françaises ne sont toujours pas en ligne en 2019. L’une de nos grandes missions est donc d’aider ces entreprises en matière de présence en ligne et d’identité numérique : il faut dans un premier temps les aider à être en ligne et dans un second temps les aider à gérer leur présence digitale. Beaucoup de TPE-PME pensent encore qu’avoir une page Facebook suffit. Ce qui est une erreur quand on voit le déclin de Facebook chez les jeunes, par exemple, mais aussi comment le service s’est retrouvé inutilisable pour certains utilisateurs pendant près de 6 h il y a quelques semaines. L’autre chose, c’est que des outils comme Facebook ou Google sont gratuits, certes, mais c’est vous le produit : les affaires récentes ont montré combien il y avait peu de respect des données personnelles et de la vie privée. Il faut donc donner aux petites entreprises des clefs pour sauter dans le train du numérique quand elles considèrent souvent que ces questions sont trop complexes et trop chronophages et les coûts trop onéreux. Pour cela, nous nous sommes dotés de plusieurs outils :

Le .fr avec l’AFNIC

Olivier : et pour les grands comptes ? Quelle est votre éventail stratégique ?

Pascal : pour les grands comptes, l’enjeu majeur est celui du territoire numérique. L’ICANN a ouvert il y a quelques années un premier round d’accès à de nouvelles extensions comme .paris, .bzh… Certains acteurs comme les grandes villes du monde, les communautés ou bien quelques grandes entreprises comme la SNCF en ont saisi l’enjeu et se sont dotées d’extensions propres mais comme le sujet était nouveau, beaucoup d’acteurs sont passés à coté de cette première opportunité. L’ICANN devrait ouvrir un second round de dépôt de candidatures d’ici 2020/2021, le rôle de l’Afnic va être de bien faire comprendre le sujet. Et notamment comment les marques peuvent se saisir de cette opportunité pour inventer de nouveaux modes de communication. Une entreprise comme L’Oréal par exemple qui dispose d’une gamme impressionnante de marques différents et qui crée un site par produit pourrait se doter d’un « .loreal » pour regrouper tous ses sites sous une même extension dont elle est complètement propriétaire et gestionnaire -ce qui simplifie le travail des services juridiques et web- mais qui garantira aussi aux clients qu’ils sont bien sur un des sites de la marque, loin des contrefaçons, en prouvant par l’extension même, l’authenticité des sites par exemple. Les marques pourront devenir souveraine de leur territoire numérique.

Olivier : des choses à savoir au niveau prospectif ou stratégique ?

Pascal : l’Afnic va produire de plus en plus de données stratégiques. La plateforme « Réussir avec le web », en nous permettant de mener l’enquête de façon fine et scientifique auprès des entrepreneurs français sur leur usages et leurs besoins va nous permettre d’ici 2 ou 3 ans d’établir de façon claire les tendances de la présence en ligne des TPE-PME. Quels sont leurs besoins, quelles sont leurs lacunes, quels outils elles utilisent, les choses à changer. Nous allons donner à cette plateforme une dimension d’observatoire de leur présence en ligne.

Quitter la version mobile