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Environnement : les citoyens en attente de stratégies alternatives au don ?

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Climat et environnement : un constat d’urgence

Le groupe IONIS organisait ce jeudi 24 janvier une « Grande Conférence » avec Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres et présidente depuis mai 2018 de génération écologie. Dans l’amphi-théâtre de SUP’internet, l’ancienne ministre de l’écologie et du développement durable venait présenter son dernier ouvrage « Ecologie intégrale » dans lequel elle défend une écologie de changement. Delphine Batho y souligne comment l’écologie est souvent réduite par les gouvernements successifs à une écologie « homéopathique » : les problèmes environnementaux sont généralement perçus comme secondaires par rapport aux problèmes économiques et se voient par là même relégués à la périphérie si ce n’est carrément à plus tard – sous-entendu, à jamais – alors même que ces enjeux constituent les défis centraux que l’humanité devra relever tout au long du XXIème siècle. Impossible aujourd’hui de ne pas comprendre que l’extinction des espèces, l’ampleur du changement climatique ou bien encore les crises de l’eau vont redéfinir radicalement les questions d’économie, de santé, de géo-politique et peut-être à terme de survie de l’espèce.

Delphine Batho, ancienne ministre de l’écologie en session. Crédit Photo : France Info

Delphine Batho soulignait donc plusieurs points :

Comment ne plus rester assis ?Comment s’engager quand on est citoyen ?

Dans ce contexte, nos jeunes étudiants de première année se sont posés une question simple : comment agir ?

Nos étudiants SUP’internet en plein travail – Crédit photo : Thibaud Altazín

Le sentiment est partagé : comment rester impassible face à ces constats de plus en plus pressants de destruction de la planète ? Face à cette dévoration mécanique des ressources que rien ne semble pouvoir arrêter ? Que faire lorsque l’ampleur des combats à mener est telle et les sujets à traiter si divers ? Comment changer les choses lorsqu’on est simple citoyen et que les sujets semblent vous dépasser ? Lorsque l’inertie est si forte et que les combats semblent perdus d’avance ?

Delphine Batho souligne pourtant plusieurs pistes :

Nos étudiants SUP’internet en plein travail – Crédit photo : Thibaud Altazín

Quels outils pour le changement ?

Nos étudiants de première année, en tant que designers de service, se sont donc posés la question qui concerne leur discipline au premier chef : quels outils sont disponibles pour agir concrètement ?

Si demain, ils veulent aider à changer la planète, existe-t-il des services vers lesquels se tourner et qui permettent de changer les choses ? « Pour de vrai » ?

Nos étudiants ont donc adopté une démarche rationnelle d’investigation : ils ont recensé les différents acteurs du marché et mené une expertise ergonomique des principaux sites de défense de l’environnement (Greenpeace, WWF… ) et ce à l’aide des outils professionnels appris en cours.

Le très bon site d’action : « Ca commence par moi »

Un écart entre besoins utilisateurs et services disponibles en matière d’écologie ?

L’expertise ergonomique de nos premières années met en lumière une question importante : existe-t-il à l’heure actuelle un écart entre besoins des usagers et grandes marques de défense de l’environnement ?

On notera ici qu’il ne s’agit – surtout pas- de brocarder le travail des défenseurs de l’environnement qui font ce qu’ils peuvent et font déjà beaucoup. Mais bien plutôt de les aider à mieux atteindre leurs cibles et leurs engagements avec des méthodes rationnelles de design de service.

Nos étudiants de première année SUP’internet en plein travail – Crédit photo : Thibaud Altazín

Dans ce sens, nos première années soulignent une divergence intéressante : quand les utilisateurs de leur génération arrivent avec l’intention concrète de changer les choses, l’expertise ergonomique qu’ils ont menée souligne chez les sites écologistes un « défaut de concrétude », au sens Psychologique du terme, c’est à dire une tendance à proposer des concepts abstraits peu actionnables par les utilisateurs.

Si nos premières années ont raison et si les visiteurs arrivent effectivement avec l’intention précise d’agir et d’obtenir un résultat concret, alors, force est de constater que nombre de défenseurs de l’environnement proposent en premier lieu sur leur site internet des options de communication : contenus généralistes à visée éducative, rapports d’activité de l’association, festivals de films, actions menées par les membres (par d’autres que soi) …

Nos étudiants soulignent que, comme les firmes informatiques ont longtemps été techno-centrées (des développeurs codaient des logiciels par des développeurs pour des développeurs que le grand public avait parfois du mal à s’approprier), de même, le risque pour les acteurs de l’écologie est peut-être d’être association-centrés : habitués à être des militants engagés, ils supposent, peut-être, par habitude, que l’ensemble du grand public se comportera comme eux : avec le même niveau d’engagement et la même volonté de don. Malheureusement, même avec de bonnes intentions, tout le monde n’a pas forcément le niveau d’engagement et la volonté / capacité de don d’un militant.

Faut-il dépasser la logique de don ?

Si la logique de don est évidemment cruciale pour des associations qui en vivent et pour qui la capacité d’action se fonde sur le don, la question de nos première années est tout de même pertinente : le don est-il le seul horizon des associations écologiques et, plus généralement, humanitaires ?

En effet, le don suppose deux pré-requis :

Nos première années posent alors une question qui fâche (mais ce sont souvent les plus intéressantes) : si le don est le premier, parfois le seul levier d’action, proposé par les associations écologiques, il va nécessairement se heurter aux trois problèmes classiques de l’e-commerce :

Nos première années en sont donc arrivés à la conclusion logique : quelles territoires possibles pour les défenseurs de l’environnement au-delà du don frontal afin de mobiliser les citoyens. A suivre donc…

Nos étudiants de première année en plein travail – Crédit photo : Thibaud Altazín

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