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Bonnes techniques de créativité pour animer des ateliers de sprint design design thinking

Techniques de créativité : pourquoi les résultats sont-ils si banals ?

Nous discutions récemment avec nos clients du pôle stratégie d’UCPA de la notion de créativité : comment être plus créatif en entreprise ? UCPA, c’est l’association sportive avec laquelle vous êtes peut-être partis en vacances apprendre le surf au pays Basque mais c’est aussi l’exploitant d’un grand nombre de complexes sportifs olympiques et emblématiques. La réponse simple que nous avons faite à notre client est la suivante : si les clients ont souvent le sentiment de ne pas être créatif, ce n’est pas du qu’à eux, c’est aussi du aux techniques qu’ils emploient et qui ne sont -en fait- pas des techniques de créativité.

En matière de créativité, certes, les clients peuvent se bloquer

Nous renverrons le lecteur à l’article que nous avons déjà écrit sur les focus groups. Une réunion de créativité en entreprise subit peu ou prou les mêmes biais :

  • Effet de leadership : un ou deux participants prennent le dessus et tirent le groupe dans la direction qui les arrangent
  • Désirabilité sociale : difficile de se « lâcher » en groupe surtout quand votre supérieur vous ramène toujours à une vision ultra productiviste des choses sans se laisser le temps d’imaginer un autre univers de possible
  • Effets Ringelman et Milgram : plus il y a de gens invités à la séance de créativité, plus la responsaibilité est diluée et plus les participants vont en profiter pour faire leurs mails
  • Effet Janis : le groupe s’accorde sur un consensus mais qui est très polarisé et qui ne correspond plus à des décisions rationnelles mais sert uniquement à satisfaire les besoins de cohésion du groupe
  • Interférence cognitive : comment penser quand tout le monde se chamaille et pense à haute voix et qu’on ne s’entend plus cogiter ?
  • Biais attentionnel : au bout d’un certain temps de concentration, la fatigue peut gagner
  • Biais de perception : je ne suis pas créatif, je ne sais pas faire
  • Biais auxquels peuvent se rajouter des appréhensions propres relevant de la psychanalyse de chacun
  • Et je pourrai continuer encore longtemps, la liste des biais est longue.

Mais le manque de créativité est aussi du à la faiblesse du dispositif créatif

  • La première chose à souligner, c’est que les techniques usuellement utilisées en entreprise et abusivement désignées comme des techniques de créativité n’en sont, en fait, souvent pas. Un éminent collègue de Paris V, spécialiste de la créativité, soulignait récemment lors d’une conférence sur le sujet que le rho de Spearman – le coefficient de corrélation- entre brainstorming et créativité est la plupart du temps négatif : non seulement il n’y a aucune corrélation entre brainstroming et créativité mais le brainstorming est même souvent contre-productif.
  • La seconde chose à comprendre, c’est que ces soit-disant techniques de créativité ne fonctionnent pas parce qu’elles sont en réalité complètement déconnectées de ce dont le cerveau a besoin pour être créatif. On pourrait dire qu’elle ne l’aident pas, elles ne sont pas nutritives pour l’aider à créer
  • Le troisième élément à considérer, c’est le contexte : comment être créatif quand les individus se donnent seulement deux heures avec pour objectif de réinventer la conquête spatiale ? Comment être créatif quand les participants n’ont pas été formés aux bases de la créativité ? Et comment être créatif quand ils ne lâchent pas leur ordinateur et leur téléphone portable ?
  • Enfin, et nous insistons largement sur ce point chez Fast & Fresh, les techniques de créativité sont importantes mais elle ne peuvent pas exister en dehors de tout cadre stratégique : trouver des idées, c’est bien mais encore faut-il ne pas idéer dans le vide. Dans le cadre contraint des projets d’innovation d’entreprise, les idées servent d’abord à résoudre des problèmes, de façon pragmatique.

Voilà les raisons qui nous ont amené à développer des techniques psychologiques de créativité, mieux calibrées pour vous aider à penser et plus stratégiques dans les résultats à produire.

Olivier est le directeur de l'agence de Recherche Utilisateur & Stratégie Utilisateur Fast & Fresh. Spécialiste en comportement consommateur, il travaille avec le laboratoire de Psychologie de Montpellier 3 pour aider les marques à comprendre leurs utilisateurs et à construire de vraies relations de marques et d'entre-aide. Pas de neuromarketing chez Fast & Fresh, nous ne pensons pas que brutaliser vos utilisateurs pour vendre des produits soit la bonne solution.